Suivez-Moi!

13.9.15

George Santayana

Après presqu'un mois de backpacking, un petit vide s'installe au creux de mon ventre, et pour une fois, ce n'est pas parce que j'ai faim! Je regarde le grand Boeing bleu de mer de Lisa s'envoler dans le ciel gris de Nice. Ça me fait drôle de me retrouver seule, après plus de 500 heures consécutives passées auprès de ma tendre amie. 

En fermant les yeux, je nous revois, un an plus tôt, faire connaissance au 421 de la rue Boucher. Nous n'avions alors aucune idée de l'aventure qui nous attendait. Nous ne savions pas encore la chance que nous aurions de voir se développer une si belle amitié. Les fous rires se sont enchaînés et ils sont devenus impossible à compter sur le bout de nos doigts. À travers les grandes capitales d'Europe, nous avons tissé des liens qui nous garderons au chaud pour l'hiver qui arrive. 

J'aurais beaucoup à te raconter, mais j'ai préféré mettre l'accent sur cette parenthèse de notre voyage. Une parenthèse plus criante que le reste de la phrase; Auschwitz. 

Une journée qui nous laissera sans mots pour plusieurs heures, perdues dans nos pensées, errantes quelque part entre 1940 et 1945...

Aujourd'hui, le ciel est bleu, sans nuage. Le soleil nous chauffe la peau, qui pourtant, se parsème sans cesse de frissons. Nous entrons dans le camp d'extermination et nous passons sous cette immense arche de fer où on peut y lire: « Arbeit Mach Frei » (le travail rend libre). Il y a peu de mots qui existent pour décrire les horreurs qui se sont déroulées dans cette petite ville de la campagne polonaise. Inévitablement, la visite d'Auschwitz s'achève dans la chambre à gaz. Je respire, mais l'air sent la mort. Les murs de cette pièce sont à jamais témoin du meurtre de plus de 1,6 millions. Je ne suis pas très spirituelle, et pourtant, j'ai besoin d'un moment pour revenir sur terre après cette descente aux enfers. La vistite a vidé nos batteries, déjà faiblement chargées par le manque de sommeil et les joies des dortoires à quatorze.

Tu me diras peut-être, faut être folle pour vouloir visiter un tel endroit. Et à George Santayana de te répondre:

« The one who does not remember the history is bound to live through it again »



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