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1.10.15

Quand la ligne semble plus mince qu'elle ne l'est...

Pour l'occasion, nous sommes sur notre 31. Veston-cravate pour les garçons. Jupe-talons pour les filles.

Chacun s'occupe à sa façon: Pendant que les garçons se rasent la barbes, les filles se font une beauté.

Du sous-sol, les pas du reste de la famille se font entendre sur nos tête. « Poc ploc poc ploc »...C'est sa mère qui court de gauche à droite, de haut en bas. Elle est nerveuse.

Il y a quelque chose dans l'air, c'est électrique, presque comme les orages. Les yeux sont brillants et pétillants. «Vite vite, il ne faudrait surtout pas être en retard »

Arrivés à la chapelle, c'est dehors que nous devons attendre. La salle commence à se remplir. Les gens partagent de longs bancs de bois. Nous serons les derniers à descendre l'allée. La même que j'ai descendu ce jour là avec sa sœur, bras dessus bras dessous, parce que mon papa, il est toujours au Québec.

Sauf qu'aujourd'hui, personne ne s'est marié.

Pour l'occasion, nous sommes sur notre 31. Veston-cravate pour les garçons. Jupe-talons pour les filles. Nous sommes tous monochromes.

Chacun s'occupe à sa façon: Pendant que les garçons se rasent la barbes, les filles se font une beauté pour cacher leurs yeux gonflés.

Du sous-sol, les pas du reste de la famille se font entendre sur nos tête. « Poc ploc poc ploc »...C'est sa mère qui court de gauche à droite, de haut en bas. Elle est en deuil.

Il y a quelque chose dans l'air, c'est électrique, presque comme les orages. Les yeux sont pleins d'eau. «Vite vite, il ne faudrait surtout pas être en retard »

Arrivés à la chapelle, c'est dehors que nous devons attendre. La salle commence à se remplir. Les gens partagent de longs bancs de bois. Nous serons les derniers à descendre l'allée. La même que j'ai descendu ce jour là avec sa sœur, bras dessus bras dessous, parce dimanche dernier, son grand-papa est décédé.

Bon voyage Opa...



13.9.15

George Santayana

Après presqu'un mois de backpacking, un petit vide s'installe au creux de mon ventre, et pour une fois, ce n'est pas parce que j'ai faim! Je regarde le grand Boeing bleu de mer de Lisa s'envoler dans le ciel gris de Nice. Ça me fait drôle de me retrouver seule, après plus de 500 heures consécutives passées auprès de ma tendre amie. 

En fermant les yeux, je nous revois, un an plus tôt, faire connaissance au 421 de la rue Boucher. Nous n'avions alors aucune idée de l'aventure qui nous attendait. Nous ne savions pas encore la chance que nous aurions de voir se développer une si belle amitié. Les fous rires se sont enchaînés et ils sont devenus impossible à compter sur le bout de nos doigts. À travers les grandes capitales d'Europe, nous avons tissé des liens qui nous garderons au chaud pour l'hiver qui arrive. 

J'aurais beaucoup à te raconter, mais j'ai préféré mettre l'accent sur cette parenthèse de notre voyage. Une parenthèse plus criante que le reste de la phrase; Auschwitz. 

Une journée qui nous laissera sans mots pour plusieurs heures, perdues dans nos pensées, errantes quelque part entre 1940 et 1945...

Aujourd'hui, le ciel est bleu, sans nuage. Le soleil nous chauffe la peau, qui pourtant, se parsème sans cesse de frissons. Nous entrons dans le camp d'extermination et nous passons sous cette immense arche de fer où on peut y lire: « Arbeit Mach Frei » (le travail rend libre). Il y a peu de mots qui existent pour décrire les horreurs qui se sont déroulées dans cette petite ville de la campagne polonaise. Inévitablement, la visite d'Auschwitz s'achève dans la chambre à gaz. Je respire, mais l'air sent la mort. Les murs de cette pièce sont à jamais témoin du meurtre de plus de 1,6 millions. Je ne suis pas très spirituelle, et pourtant, j'ai besoin d'un moment pour revenir sur terre après cette descente aux enfers. La vistite a vidé nos batteries, déjà faiblement chargées par le manque de sommeil et les joies des dortoires à quatorze.

Tu me diras peut-être, faut être folle pour vouloir visiter un tel endroit. Et à George Santayana de te répondre:

« The one who does not remember the history is bound to live through it again »



18.8.15

Berlin, du bist so wunderschön

Après quelques jours passés dans mon nouvel appartement à Lübeck,c'est désormais le temps de tirer sur le petit coussin sous nos fesses et de sortir de notre zone de confort. À venir, des pays colorés qui respirent parfois des histoires à faire frissonner.

Premier arrêt, Berlin. On marche beaucoup. On passe sur "Under den Linden", les Champs Élysées allemands. On se perd et on parle d'avenir. "Dans dix ans, j'aurai 34 ans". La discussion se termine dans l'interrogation alors qu'on doit se rendre à notre nouvel auberge. C'est peut-être pas Couleurs de France, mais le Wallyard Concept a du charme. Les cafés y sont fait avec beaucoup d'amour. On conclu l'après-midi dans les estrades du "Maeur Park" à écouter des étranger chanter au karaoké. Lundi matin, "pop la gravol" on prends le bus pour Prague. Au fil des heures, le paysage change, les montages ont des fesses plus rondes et de nouveaux accents apparaissent sur les lettres de l'alphabet.

Prochain chapitre: Prague, la ville au cent clochers.

Photo 1: Le Badeshiff Berlin, un container géant transformé en piscine (l'eau était bonne!)
Photo 2: Lisa au Mémorial de l'Holocauste
Photo 3: Les cafés plein d'amour
Photo 4: La porte de Brandebourg (bien cachée derrière la tête de Lisa)






7.8.15

Hopefully, soon forever

Il est onze heure moins le quart. En route vers la maison, l'air est frais après une journée brulante. En arrivant au village, on passe devant une résidence pour personnes agées ayant besoin de soins médicaux particuliers. Son grand-papa y est placé depuis un peu plus d'un an. De l'extérieur, j'observe, par leurs fenêtres éclairées, les quelques insomniaques qui n'ont toujours pas trouvé sommeil. Je m'entends réfléchir à voix haute:

« -Do you think Opa (Papi) is sleeping?
   -Yes, and hopefully, soon forever. »

Trois mots qui, placés l'un à côté de l'autre, font vibrer beaucoup d'émotions. Parce que moi aussi, j'ai une Mamie qui doucement, oublie pleins de beaux moments...